La Contrebasse de Patrick Süskind
Si vous avez aimé "les Variations Goldberg" de Nancy Huston, vous allez aimer aussi "la Contrebasse" de Patrick Süskind. Si vous avez aimé "les Variations Goldberg" de Nancy Huston et le "Parfum" de Patrick Süskind, vous allez adorer la Contrebasse, parue chez Fayard en 1989, avec un dessin de Sempé sur la couverture.
C'est l'histoire du long dialogue d'un joueur de contrebasse, avec un interlocuteur virtuel et muet. Tout au long de réflexions faussement décousues, vous apprendrez tout à propos de cet instrument sur lequel repose l'équilibre harmonique de l'orchestre, sur ses représentations symboliques (une grande femme à la taille haute et sans seins...), sur le choix de l'instrument dans lequel Freud n'est pas étranger (l'opposition à sa mère), sur la lutte sourde entre les violonistes et les bassistes, sur la pauvreté des œuvres écrites pour cet instrument ingrat dont on perçoit le gratouillis à courte distance et la vibration profonde dès qu'on s'éloigne. Les deux seules œuvres du répertoire écrites pour Contrebasse et Soprano ne favoriseront pas notre musicien dans son entreprise de séduction de la chanteuse d'opéra qu'il admire et aime en secret depuis son pupitre...
C'est l'instrument le plus haut de l'orchestre (1m 92) mais on ne le voit presque jamais.
Bref, vous passerez un court moment de plaisir tout en apprenant que Wagner était un arriviste cupide et xénophobe, qui n'arrivait pas à) la cheville de Schubert ou Mendelsohn !
PS. C'est vraiment à se demander si Süskind et Huston n'ont pas eu la conscience professionnelle de prendre 10 ans de cours de Contrebasse et de Clavecin avant d'écrire la première ligne de leur roman !
Au fait, formidable la très designée
cloclink !
lola
Rédigé par : Lola | 23/07/2005 à 16:28
bonjour Henri,
l'interprétation de Villeret était un pur moment de plaisir, face à ce texte si jouable...et si bien joué. J'ai aussi beaucoup aimé Le Pigeon, texte bref mais concentré en un face à face du personnage vs lui-même. A lire aussi si ce n'est déjà fait, une curiosité véritable dans l'oeuvre de Süskind : Le Testament de Maître Mussard (mille et une nuits), tiré d'une série nommée Un Combat et Autres Récits. C'est quand même très curieux, ce paradoxe chez Süskind : le roman procède par développements et expansion, la nouvelle enroule le récit sur lui-même. Mais chaque texte est toujours un "page turner".
Rédigé par : florence | 19/06/2005 à 16:19