On prétend que la fonction fait l’homme et que l’habit ne fait pas le moine.
Si Chirac semblait parfois perdu dans ses vêtements, Sarkozy lui ne semble pas du tout taillé pour. En revanche, il sait se faire tailler un costard par l’actualité quand il est rattrapé par sa maladie chronique, la réactivite aïgue. Il y avait eu l’altercation avec le marin breton, il y a désormais le paysan du salon de l’agriculture. Enfin, vu l’échange, était-il agriculteur ?
Une chose est sûre, Sarkozy n’était pas Président. Car un Président de la République doit être maître de lui et ne pas céder à l’impulsion. Certes, il pouvait être vexé de voir que son auguste main était rejetée, mais ce n’était pas Carla, juste un anonyme de la foule des visiteurs. Alors, pourquoi cette réaction épidermique qui dénote un manque de sang-froid ? C’est là que le cas Sarko devient intéressant. Il est prompt à vibrionner, à promettre, à lancer comme à taper, injurier, gueuler. Sauf que Monsieur le Président devrait réagir en deux temps, ce que son cerveau ne peut saisir : un, je sens l’attaque, deux, je m’en moque ou je la contourne. Non, Sarko lui c’est œil pour œil dent pour dent. C’est un peu court comme stratégie et cela n’augure pas d’un mandat apaisé d’autant qu’il a encore quatre Salons de l’agriculture. Et bien d’autres voyages dans nos provinces où l’accueil risque d’être assez désenchanté si l’on en juge par sa chute de popularité et la mésestime dans laquelle il est tombé auprès de nos concitoyens.
Ceux-ci préféreraient voir Sarko dans son vrai job plutôt qu’en Une des people. Dans ce cas, si c’est l’homme qui fait la fonction, Sarkozy est un peu petit à tout point de vue, quant au moine dont la soutane ne fait pas l’onction, on peut deviner que notre président préfère le costard Armani pour parler à ses ouailles. A trop promettre et à paraître décalé entre ce qu’il dit et ce qu’il fait, frère Nicolas voit ce qu’il risque de récolter : l’insulte et l’opprobre.
Henri-Jean Anglade
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