Ainsi donc c’est un conducteur britannique qui serait à l’origine du formidable cafouillage ayant entraîné un retard de douze heures sur l’Eurostar vendredi dernier. Ouf ! On aurait pu imaginer que la faute incombait à un cégétiste pur et dur, à un contrôleur français défaillant ou bien à un agent bien de chez nous, tellement de chez nous que le retard n’avait pas été commenté sur le coup. Normal, une entreprise nationale, et pas la moindre, qui nous parle souvent du service public, surtout en période de grèves, laissait ses passagers en rase campagne, sans chauffage et sans explications.
On a l’habitude. Mais là, étant donné que l’Eurostar c’est un peu la France sur rails, il a bien fallu monter au créneau. Résultat le rapport remis par Monsieur Pépy, le tout nouveau boss de la SNCF nous dédouane : « le très grand retard a été créé par une erreur de diagnostic d’un conducteur qui n’a pas suivi jusqu’au bout les procédures du guide de dépannage ».
Reprenons en disséquant la phrase : le TGV est devenu le Très Grand Retard/ le conducteur a créé une erreur de diagnostic, c’est-à-dire que le matin, il s’est levé en se disant qu’est-ce que je vais pouvoir bien créer ? Un cake ? Non, une mistake. Et là, les Anglais sont très forts. Alors, notre conducteur a opté pour un pudding. On a vu le résultat.
Continuons l’exégèse de la sentence ; il n’a pas suivi jusqu’au
bout les procédures, mais ça, depuis « messieurs les Anglais tirez
les premiers », nos voisins d’Outre-Manche ne font rien comme les autres, à commencer par rouler à gauche, enfin, il est fait mention du guide de dépannage, mais là, il faut bien l’avouer, The Guide Of Dépannage, version française le temps que notre conducteur obtienne la traduction, il était déjà in the merde et les passagers aussi. Résumons, la perfide Albion nous a envoyé un conducteur façon Mister Bean, incapable de comprendre ce qu’il faisait dans cette galère et les naufragés de l’Eurostar en ont été pour leurs frais.
Mais de quoi se plaignent-ils ? On va leur rembourser leurs billets et même leur offrir un aller-retour Paris-Londres avec capt’ain Sarko en conducteur et Carla en hôtesse. Pas de quoi fouetter a cat ni même de brouiller l’entente cordiale. Happy end.
(de notre envoyé spécial sous le tunnel)
Henry-John Anglade
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