Sarkozy est une mine pour les cartoonists et les journalistes en général, ce n’est pas une raison pour ne voir que lui et oublier l’autre camp, celui des socialistes qui se cherchent et espèrent bien se trouver un nouveau chef. Oui, mais qui ?
Le Nouvel Obs vient donc de lancer la campagne de Bertrand Delanoë en lui consacrant sa cover qui fait déjà débat : libéral et socialiste. C’est que pour prendre ses marques, Bertrand veut se démarquer de ses rivaux et surtout de sa rivale potentielle, Dame Ségolène, qui aussitôt réplique qu’on ne peut être raisonnablement socialiste et libéral. L’entend-elle à la façon Fourrier 19ème siècle ou version mondialisation et world pensée unique ? Je crois qu’elle veut contrer Delanoë et qu’elle se fout du fond. Entre le maire de Paris et notre Sainte Mère du Poitou c’est la guéguerre aux positions. Ceci dit, pour qui à fait acte d’allégeance au socialisme revisité de Tony Blair durant les précédentes élections présidentielles, il serait aussi mal venu de faire un mauvais procès à Bertrand Delanoë que de vouloir se blairiser.
Sauf que la chérie des sondages commence à voir poindre l’ennemi et qu’il lui faut aussi lutter contre les éléphants, éléphanteaux et autres pachydermes du PS. Qui des deux l’emportera ? Un troisième ? Mosco(veni/vidi/vici) ou Julien Dray, l’ex-Trostko ou encore un Manuel Valls qui rajeunirait la donne. En fait les socialistes n’ont pas encore fait leur aggiornamento et ne savent plus capter le vent de l’histoire. Pourtant, en Europe d’autres leur ont montré la voie, y compris au sud des Pyrénées mais Zapatero n’a pas su les convaincre de chausser les bottes d’un libéralisme à visage humain. A moins que l’idée de Bertrand ne fasse son chemin et que d’ici le prochain Congrès, le maire de Paris se voit conforté dans ses options. Un PSL (Parti Social Libéral) au lieu du PS, cela pourrait préfigurer une orientation plus moderne, plus ouverte, plus opportune. D’ici là, DSK va bien y mettre son grain de sel, la Dame des 35 heures va chercher à damer le pion à Ségolène et François Hollande cherchera à tirer parti de son influence pour couler son successeur, sans parler de Fabius qui a l’idée de sa revanche, histoire qu’en 2012, Nicolas puisse nous rejouer la suite du pouvoir d’achat, le pouvoir d’HA pour Hystérie Ambiante.
Les Français, peuple réformiste, pour celles qui concernent le voisin avant tout, ont encore quatre ans pour savoir si le libéral-socialisme est une issue de secours ou conduit à l’impasse.
Henri-Jean Anglade
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