Je suis debout dans le métro, près de la porte. La rame est bondée. J'aperçois, sur ma gauche, le profil d'une très jeune femme (19/23 ans), cheveux mi longs, blond roux, qui est assise sur un strapontin. Elle porte un trench-coat sable, genre Burberry’s à grand col, un peu démodé. Chemise blanche (d’homme ?) à col largement ouvert. Posture sage : jambes serrées, mains sur les genoux. Je la remarque car elle a un profil pur, un profil de rêve. Un petit nez juvénile, un teint frais, le visage cerné par des cheveux mi-longs qui s’incurvent sous le menton. Un profil d'actrice.
Je profite du va et vient de transhumance à une station pour me déplacer et mieux la regarder, de face.
Et là, patatras, l’envers ne vaut pas l‘endroit ; la promesse icônique du profil n’est pas du tout tenue par le visage de face.
Déception, Soupir. Pourquoi ? Les joues sont un peu gonflées, léger strabisme des (beaux) yeux foncés, une mèche rebelle sur le front ne compense pas l’impression d’ensemble un peu lourde. Une des paupières laisse apparaître un pli profond à la partie supérieure.
Je quitte la rame avant d’avoir tout compris. Dommage. Et je pense aux superbes profils des hiéroglyphes égyptiens et à leur visage. De face étaient-ils, eux aussi, sans intérêt ?
Dur, là ! triste réalité...mais c'est surtout ce que la personne dégage qui importe ! un port altier, des gestes élégants, une élocution soignée, des vêtements de bon goût, gomment souvent les défauts physiques...ou en tout cas y contribuent !
Rédigé par : chrixcel | 09/01/2009 à 10:58
Reflet, profil... Parfois l'amorce ne donne pas de pêche.
Henri fait comme moi, je voie la vie en flou en ne regardant pas les personnes avec mes lunettes, tu verras Henri le flou c'est l'évocation, la sensation qui dure, le réve qui se confond en lumiére, le visage qui devient abstraction...
B.
Rédigé par : passantepensante | 30/11/2008 à 22:17