C’est la plus grande ferme des célébrités, je veux parler des veaux, vaches, cochons et autres quadrupèdes à poils qui peuplent nos campagnes, aux portes de Paris, les plus belles bêtes à concours que le monde nous envie.
Et parmi eux, fendant la foule, deux spécimens pure race politique, l’un dans la catégorie poids coq, race de Hongrie mais élevé sous la mère à Neuilly, l’autre dans la catégorie poids lourd, race Limousine, au cuir bien tanné mais à la santé encore florissante. La preuve, le second s’est à nouveau fait sacrer Président hors concours dans les allées du Salon de l’Agriculture, dévorant le sandwich, déchirant à belle dent le jambon de Bayonne, buvant sa bière attablé devant un parterre de journalistes trop heureux d’immortaliser la scène, levant son verre de vin rouge à la santé des éleveurs. Bref, un roi sans trône (un roi fainéant aurait dit l’autre) mais si bien dans sa basse-cour. Quant au premier, celui qui règne, il a fait bien pâle figure, arpentant les allées avec la crainte de retrouver son meilleur ennemi de l’année dernière, un malotru du nom de casstoidelapovcon, courant d’un stand à l’autre mais en évitant de crotter ses belles chaussures (Séguéla ne nous a pas encore éclairé sur la marque, des Berlutti ?).
Résultant, l’un a bu du petit lait, lui qui aime tant la bonne chère (?), l’autre a dû se faire une raison jusqu’à plus soif, que l’agriculture était un mal nécessaire et que décidément si ses ministres étaient des nuls, les Français étaient des moutons... Enfin, pour un héritier du Gaullisme, fût-il un avatar du Bonapartisme, il aurait pu reprendre la formule célèbre du général de Gaulle, « les Français sont des veaux ». Comme il est aujourd’hui à leur tête, cela nous donne un petit taureau ascendant Carlita.
Henri-Jean Anglade
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