Un billet ... de circonstance d'HJ Anglade.
En ces temps Pascaux (on dit bien un cheval des chevaux, alors…), j’ai appris qu’à Buenos Aires, une ville Sainte avait été reconstituée sous forme d’un parc à thème. Oui, une sorte de Parc Astérix revisité façon JésusChritix avec Golgotha en carton pâte et spectateurs pour le filmer, comme s’ils y étaient. Pas moins de six hectares, des acteurs professionnels, une crèche de Noël en toutes saisons mais aussi un faux mur des Lamentations, tout ça pour 5 euros seulement.
Résultat, 3 millions de visiteurs en dix ans, ce qui a l’échelle argentine n’est pas si mal. Il est vrai que situé là où il est, c’est un peu cul-de-sac pour les autres visiteurs (même si l’Argentine est par ailleurs un très beau pays). Bref, ce Disney Jésus a reçu la bénédiction des hautes autorités religieuses qui l’ont consacré « lieu d’enrichissement culturel et spirituel », dixit l’archevêque de Buenos Aires.
Que faut-il entendre par enrichissement, celui des marchands du temple ou celui des foules en larmes devant un Christ (presque) crucifié façon Mel Gibson dans le film qui avait tant contribué à le faire lapider à Hollywood. On ne sait pas très bien, mais une chose est sûre, l’idée de Jésus séduit encore beaucoup, surtout s’il est télégénique, son message, simplifié, aide à faire rouler le vieux Benoît dans sa Papamobile, et nous, on attend un nouveau Messie (je n’ai pas dit Messier bien que J6M ait prétendu multiplier les pains, les conneries et les faillites) pour sortir de la crise. Puisque l’idée vient de là-bas, tournons nos regards vers la Pampa, le prochain gaucho qui porte des santiags, une barbe et une couronne d’épines n’a qu’à se présenter à nos suffrages et d’abord à ceux des Argentins (dont la présidente n’a rien de la vierge Marie). Après une période d’essai, on veut bien l’adopter, surtout s’il danse le tango !
Henri-Jean Anglade
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