Les mouches ont changé d'âne. Aujourd'hui, c'est le beau Dominique (de Villepin) qui fait les frais de la plume d'Henri-Jean. Ca change de Sarkozy... HK
Il suffit de les voir côte à côte pour mesurer la différence, assis ou debout. Villepin, crinière blanche, regard perçant, calme apparent Olympien, mais feu intérieur, stature du commandeur, sûr de lui. Sarkozy, aux aguets, petit, ramassé, lourdaud, même pataud, mal fagoté, l’œil brillant mais inquiet, sûr de lui aussi. C’est au moins un point qui les réunis. Ils sont sûrs de leur destin. L’un l’a fait coïncider avec un certain discours à l’Onu, l’autre en se faisant élire Président. L’un se voit en héraut de la République, sauveur d’un pays au bord de la révolution (c’est lui qui le dit), l’autre croit dur comme fer à sa baraka et méprise ses adversaires.
Vous avez compris que le premier est un héros d’une tragédie grecque, le second un personnage de bande dessinée. Forcément, cela peut difficilement les réunir et encore moins les accommoder, même si leur ambition commune sous Chirac les a rabibochés, le temps d’un gouvernement où l’un et l’autre croyaient tutoyer les sondages en vainqueur. On sait ce qu’il advint du premier, victime collatérale du CPE et mis KO pour les dernières élections présidentielles, et combien le second eut sa revanche, celle des petits et des mal-aimés. Pourtant, Villepin est curieusement resté une bête médiatique à abattre pour Sarkozy, et ce malgré l’affaire Clearstream dans laquelle, il faut bien le dire, il semble englué. Le procès qui se déroulera à la rentrée le verra sortir la tête haute ou la queue basse, potentiel rival ou mis définitivement sur la touche.
Villepin se voit en opposant, en homme d’Etat face au nain qui occupe l’Elysée, il a la fougue et le verbe pour lui, il sait séduire les journalistes, les embobiner à l’occasion et cela gâche un peu le plaisir de Sarkozy qui le traite aimablement de «play-boy médiatique qui n’est pas élu». Un vrai problème pour Villepin, tellement au-dessus de la mêlée qu’il n’a jamais voulu se mêler des affaires du peuple et se frotter à une élection au suffrage direct. Alors, Villepin peut-il être un recours ? A-t-il un avenir ? Est-il autre chose qu’une belle gueule qui écrit des poèmes aux petites heures du matin ? Ou bien un imposteur qui se rêve en Chef d’Etat mais n’a pas en définitive la tripe populiste suffisante et la suffisance trop impopulaire ? A voir et à lire puisqu’il met la dernière main à son prochain opus « La rupture aura lieu » qui sortira vers la mi-juin. On verra bien par la suite si c’est Villepin des Landes et un séjour balnéaire pour se refaire une santé ou Villepin perdu, encore que la recette donne un excellent dessert.
Henri-Jean Anglade
Photo : letangdelagrenouille13.hautetfort.com
Pas mal votre article, Henri-Jean. Ils sont plus nombreuax qu'on ne croit les gens qui soutiennent Dominique de Villepin en France et à l'étranger. Nombreux aussi ceux qui pensent que dans l' "affaire Clearstream", la justice est instrumentalisée, et que certains médias sont "sous influence"...
Rédigé par : help ! | 23/05/2009 à 01:35