Nicolas Sarkozy en "une" du Nouvel Obs : trop, c'est trop pour Henri-Jean qui sort de ses gonds. Nous vivons une époque où les frontières Gauche-Droite s'estompent. Que le Nouvel Obs donne l'exemple, ou suive l'air du temps, c'est trop fort. Aurons-nous un jour Besancenot bébé, ado, etc... en "une" de Valeurs Actuelle ? Les brosses à reluire se vendent bien en ce moment ! HK
Il fut un temps où le Nouvel Obs était un magazine de gauche, un vrai journal d’opposition, un défenseur de certaines valeurs, une voix dans la France Giscardienne, un soutien aux campagnes de Mitterrand, un porte-parole de Rocard candidat potentiel à la présidentielle, un lieu de bouillonnement intellectuel d’où partirent des pétitions célèbres comme le Manifeste pour l’avortement… C’était dans les années 70-80. Depuis, le newsmagazine s’est embourgeoisé, s’est mis à l’abonnement couplé avec cafetière, lecteur DVD et montre de plongée, au point de n’être plus qu’une caricature de gauche-caviar, une maison de retraite pour journalistes pensionnés de la pensée unique.
La preuve ? La Une cette semaine à la gloire de Sarko ou comment tout savoir sur sa jeunesse, ses origines, sa libido, ses secrets. Entre Gala et Point de Vue, l’Obs cherche-t-il à gagner ses galons auprès de l’hôte de l’Elysée ou est-ce l’influence de Carla quand elle papote avec Inès de la Fressange, nouvelle compagne de Denis Olivennes, pédégé du magazine ? C’est affligeant pour au moins trois raisons : d’abord parce qu’on s’attend à une lecture plus critique du quinquennat de Sarko, ensuite parce qu’on n’apprend rien dans cette enquête tirée à 4 épingles, si ce n’est que le petit Nicolas a l’âme philatéliste et enfin, parce que l’actualité requiert a priori d’autres vigilances (Total et ses licenciements, les élections régionales, le NPA et la burqa, la violence dans les écoles, la Grèce à la dérive et ses conséquences, le bourbier Afghan…) que cet article lèche-bottes.
Alors, que peut-on retenir de l’enfance du petit chef entre un grand-père adoré et un père aux abonnés absents : « Je suis un enfant d'immigré. Fils d'un Hongrois, petit-fils d'un Grec né à Salonique, qui s'est battu pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Ma famille venait d'ailleurs mais dans ma famille on aime la France, parce qu'on sait ce qu'on doit à la France. » ? Qu’il aurait dû engager autrement le débat sur l’identité nationale et que le Nouvel Obs aurait dû se faire porter pâle pour rédiger cette hagiographie. Qu’en pense Jean Daniel, lui qui fut un compagnon de Camus, dont on célèbre de cinquantième anniversaire de sa mort, et dont les éditos sauvent encore l’honneur ?
Mourir jeune pour ne pas périr con… C’est sûr, ex baba-cool, l’Obs roule bobo.
Henri-Jean Anglade
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