La météo du mois de juillet n’a pas été très bonne : un crash en Ukraine, un autre au Mali, quelques déraillements et un grave accident de minibus près de Troyes… Rien à voir et tout à voir. Un deuil national décrété pendant trois jours pour les 51 Français disparus dans l’avion d’Air Algérie qui faisait la liaison Ouagadougou-Alger, François Hollande a endossé l’habit de deuil, qui va bien avec ses lunettes. Et ce n’est pas tout, le pire est à venir… Que va nous réserver le mois d’août ?
Même dans un récit de politique-fiction grave et sérieux, une dose d’humour ne peut pas nuire à l’assombrissement général !
Jour J-7 In vino veritas. Dans l’enchevêtrement des informations, certains faits apparemment anodins prennent à la lumière de l’actualité une autre dimension, et s’il faut parfois démêler l’écheveau dans cette avalanche de nouvelles qui nous submergent, comment discerner ce qui compte vraiment et qui aura une incidence de ce qui est apparemment donné comme important et qui sera au final dissout dans la lessiveuse de l’histoire ? Un accident de la route, aussi tragique soit-il, est à la Une pendant 48 heures puis, une fois la compassion passée, on enchaîne sur une autre tragédie, qui sera censée nous émouvoir un peu plus. Il y a aussi les drames qui ne sont pas cathodiques, qui n’ont pas droit aux relais médiatiques. Il faudra un jour se pencher sur l’horreur télégénique. Quelle est la bonne tête pour apitoyer, qui est le bon candidat au malheur, qui n’a pas l’heur de faire pleurer dans les chaumières, qui peut fédérer autour de lui une masse suffisamment motivée pour enclencher le tambour médiatique ? A ces questions, l’actualité donne une réponse selon l’angle de vue et la prise de position. Et la répétition vaut souvent force d’impact.
Pour les uns, le monde court à sa perte. En vrac : cocotte-minute au Moyen-Orient, rejet de l’autre, dérèglement climatique, multiplication des catastrophes dites naturelles, exacerbation des nationalismes de tous poils et de toutes obédiences, risque nucléaire et fukushimaïsation planétaire, disparition des espèces, à l’intérieur desquelles on peut intégrer notre propre espèce…
Pour d’autres le présent est certes obscurci, mais l’avenir qui se dessine nous laisse l’espoir : allongement de l’espérance de vie, progrès de la médecine, apparition des robots (qui ne feront pas grève), automatisation des voitures (qui n’auront pas d’accidents), écologie des moyens de transports terrestres, aériens et maritimes, fin du cumul des mandats, bitcoin, augmentation de la population des pandas, développement vertueux des zoos, à commencer par celui dans lequel nous évoluons …
Tout cela fait un bric-à-brac semi positif selon qu’on voit le verre à moitié plein, ou à moitié vide. En France, pays du vin par excellence, on a le pessimisme du coude levé et le désarroi joyeux, sauf à Sarcelles, où justement il n’y a plus de vignes.
Ouvrons à cet égard une parenthèse nécessaire pour éclairer cette théorie viticole : jusqu’au XIXème siècle, Sarcelles, comme d’autres communes environnantes, vit essentiellement de la viticulture. La vigne occupe l’espace aujourd’hui dévolu aux HLM. Hélas, en 1879, bien avant l’arrivée de DSK, qui fut maire de Sarcelles et député du Val-d’Oise entre 1995 et 2007, l’épidémie de Phylloxéra décime l’ensemble des vignes. Les Sarcellois, courageux de nature, se reconvertissent aussitôt dans la culture légumière dont les petits-pois, peu goûtés par notre ex Président. Puis ce sera l’arboriculture avec les poiriers avant l’arrivée massive d’une immigration nord-africaine qui s’ajoute à une forte communauté juive. Sarcelles a mis de la semoule et du couscous dans sa recette du bien-vivre et cela lui a réussi pendant un demi-siècle.
Cette digression agreste pour en arriver à nos jours, où la mixité culturelle, jadis harmonieuse, a connu une flambée de violence qui laisse présager le pire avec une évolution vers une friche républicaine qui serait de mauvaise augure pour notre modèle d’insertion laïque et conduirait à la fin des haricots. Comme dit le proverbe : qui sème le vent, récolte la tempête.
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