Françoise Nyssen lave le linge Saal en famille
Quelle est la différence entre un haut fonctionnaire et un fonctionnaire normal, doit-on dire un bas fonctionnaire ? Le premier prend le taxi, le second le métro. C’est ainsi qu’a pratiqué sa mission de service public, mais à titre très privé et personnel, une certaine Agnès Saal, dont les hauts faits remontent à 2015.
Un comportement hors sol pour fonctionnaire hors cadre
Souvenez-vous, l’affaire avait fait grand bruit : Madame Saal, jusqu’à lors présidente de l’Ina (Institut national de l’audiovisuel) et précédemment directrice générale du Centre Pompidou (de 2007 à 2014) avait été accusée de prendre le taxi du soir au matin, pour elle et pour son fils, comme d’autres ont un chauffeur de maître. Pas moins de 48 000 euros de frais de taxis répartis sur ses deux postes, histoire de faire ses courses en toute intimité. En toute impunité croyait-elle ?
Le scandale révélé, elle avait écopé de six mois de suspension sans solde, trois mois de prison avec sursis et une amende. Croyez-vous qu’avec ce casier elle se serait fait toute petite (ce qu’elle est), qu’elle aurait été placardisée et mise en pré-retraite d’une administration un peu trop laxiste ? Que nenni...
Un avancement du déshonneur
La coupable a discrètement poursuivi sa carrière en intégrant le ministère de la Culture en 2016, comme si de rien n’était et la voici qui est à présent promue par Françoise Nyssen à un poste convoité. En effet, Agnès Saal, vient d’être nommée haut fonctionnaire à l’égalité, la diversité et la prévention des discriminations auprès du secrétaire général du ministère de la Culture. Rien que ça. Un nouveau CDI de trois ans qui a pris effet ce 1er septembre avec, en plus, un avancement à l’échelon spécial du grade d’administrateur général.
Hep taxi, une promotion !
Cette décision qui n’est pas de droit mais de l’employeur, est signée de la main même de madame la ministre de la Culture. Avec un effet de levier financier puisque Agnès Saal accède ainsi au graal suprême de la fonction publique, la catégorie D, soit une hausse de son traitement qui peut aller, indemnité de résidence comprise, jusqu’à plus de 74 000 euros par an.
Un tel recasage est honteux et choquant : le soit-disant nouveau monde du président Macron ne ressemble-t-il pas à l’ancien et à la république du copinage ? La République en marche n’est-elle pas plutôt en taxi ? Attention, le prix de la course pourrait cette fois coûter plus cher en terme d’élections à venir.
Henri-Jean Anglade
Commentaires