Hollande : no land, no future !
C’est une malédiction bien française, une déréliction politique qui frappe les anciens présidents, le syndrome post-élyséen a aussi touché François Hollande à son tour, au point de lui faire prendre des vessies pour des lanternes, des lecteurs pour des électeurs.
Veni, vidi, vessie
Le dernier ex, victime de sa prostate, comme tout sexagénaire qui se respecte, devrait se souvenir que le canal électoral reste bouché et qu’une hypertrophie du moi entraîne un épanchement sympathique mais empêche toute lucidité quant au devenir de l’organe atteint.
Tout à sa tournée estivale, surfant sur une vague qui dépasse désormais les 100 000 exemplaires, l’auteur se prêt à rêver que ses « Leçons du pouvoir » lui valent quitus pour un retour. Las, les files d’attente en librairie ne sont pas des sorties des urnes et il n’est pas prêt de revoir sa turne du Faubourg Saint-Honoré tant le rejet de sa personne reste fort.
Les récents sondages qui montrent que ses chances de revenir au sommet sont très faibles (17% des Français espèrent sa candidature en 2022) ne tempèrent pas vraiment ses ardeurs, lui qui confond succès (relatif) éditorial avec plébiscite électoral.
La revanche éternelle
Après VGE, qui court depuis 1981 après son ombre, espérant que les Français lui sauront gré d’avoir incarné un certain esprit de réforme et qui a 90 ans sonnés continue de se voir comme le grand homme... Après Sarkozy qui a le plus grand mal à lâcher le morceau et à accepter de passer la main... Hollande a pris le chemin de ses prédécesseurs, encalminés mais déterminés à pourrir la vie de leurs successeurs, persuadés d’incarner toujours une alternative alors qu’ils sont dans le ressac, pire, dans le cul-de-sac.
Pourquoi ces hommes, qui se sont crus d’état, sont-ils dans un tel état de délabrement mental qu’ils ne peuvent supporter l’idée qu’après eux tout sera mieux ou aussi bien qu’avant ?
Plutôt que le Conseil Constitutionnel, où ils sont censés siéger (d’office), on ferait mieux de les mettre à la maison de retraite. La République ne manque pas de palais et de châteaux où ils pourraient se reposer, et nous reposer, en paix. A l’occasion des Journées du Patrimoine, nous irions les voir, jouer dans le parc, entre les statues, discourir sur le passé et les gloires d’antan. Je souffle l’idée à Stéphane Bern pour l’année prochaine : une tombola présidentielle pour ces monuments historiques en péril que sont nos ex présidents afin de les ravaler au rang de ce qu’ils sont : des momies. Le Louvre pourrait ainsi ouvrir un département « Antiquités Elyséennes » pour ces survivants de l’épreuve républicaine.
Henri-Jean Anglade
Commentaires