Si la vengeance est un plat qui se mange froid, il semble que le couple choc formé par l’activiste Piotr Pavlenski et sa muse Alexandra de Taddeo, ait goûté l’entremet russe à la mode boomerang c’est-à-dire le plat qui revient en pleine poire après le fromage (tenu dans un bec).
On connaissait le délit de grivèlerie, petite filouterie qui consiste à partir du restaurant sitôt le repas consommé, pour se soustraire à l’addition. On vient de découvrir le délit de Griveauxlerie qui est une grosse arnaque à la confiance et qui incite le récipiendaire d’un message privé à le rendre public au plus grand détriment de son émetteur.
Benjamin Griveaux, l’inspirateur malgré lui de ce délit en a été la victime expiatoire et, après que le cœur des pleureurs et pleureuses de la course à l’Hôtel de Ville de Paris ait fait un rempart choral à cette complainte du pauvre candidat, dans une forme d’unanimité qui masquait malgré tout une certaine griveulerie, l’objet du délit a été prié de se cacher.
Faute de grives, on mangera d’autres merles parisiens et puisque Benjamin est hors-jeu ou s’est mis hors-course, Agnès prend le relais d’un saut d’obstacles où la REM dans l’arène cherche sa nouvelle reine.
Pendant de ce temps Rachida se voit khalifette à la place d’Anne Hidalgo et Cédric Villani rêve d’une conquête par surprise. Le mathématicien a une longueur d’avance, en calcul mental sur son tableau noir, d’autant qu’il vit la nuit en comptant ses moutons comme ses électeurs. Mais bien malin celui ou celle qui pourrait pronostiquer le cheval ou la jument qui restera en selle quand il s’agira de compter les voix au conseil de la ville selon les résultats par arrondissements.
Benjamin dégrisé de sa défaite pourra mesurer alors que si Paris vaut bien une messe, celle-ci est dite dès qu’il s’agit d’enterrer ses ambitions dans la capitale. Piotr après ses différentes performances passées, dont le fameux accrochage de scrotum sur la place Rouge à Moscou, sera peut-être cloué au pilori médiatique mais revendiquera sa liberté anarcho-nihiliste et sa compagne (qui entre temps aura peut-être récupéré sa lucidité en même temps que ses remords) se verra confier par un éditeur la nouvelle traduction du Journal d’un fou de Gogol.
Ainsi les protagonistes de cette histoire, trio infernal où l’avocat Juan Branco a joué les entremetteurs, pourront méditer sur les conséquences de leurs actes pendant que le réseau sphère continuera d’exploiter les mêmes ingrédients : du sexe, du pouvoir et ce zeste de voyeurisme qui est la cerise sur le gâteau ou la crise sur le Griveaux.
Henri-Jean Anglade
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