Je dois remettre le manuscrit de mon prochain livre (internet a tout changé) à mon éditeur ...demain soir.
Cela me rappelle un évènement qui s'est déroulé lors de la sortie de mon précédent livre : Le Marketing de l'Ego. Le sujet étant l'ego, j'avais proposé à mon éditeur d'être cohérent avec le titre et de "prédédicacer" TOUS les livres du tirage (soit 4000 ex) chez l'imprimeur avant le départ vers les entrepôts de stockage et de diffusion. Et c'est ainsi que je débarquai un matin dans les ateliers de reliure à Dijon-Quétigny. Je ne me rendais absolument pas compte du travail herculéen que représentait cette dédicace en pénétrant dans l'atelier. Là, sagement, m'attendaient deux énormes palettes, une table, un fauteuil ; je me mis au travail en sortant mon feutre le plus doux, et je m'appliquais à faire des dédicaces (anonymes évidemment) mais en changeant toutefois le texte assez souvent et en faisant des phrases d'une ligne, une ligne et demi. C'est ce qu'on appelle le respect du lecteur.
Au bout d'une heure, je jetais un coup d'œil à la palette et avec horreur et putréfaction, je m'aperçus que le niveau avait à peine diminué. Je demandais de l'aide et et une sympathique employée de l'atelier de reliure vint m'aider en en me tendant les livres ouverts et en les remettant en bon ordre sur la palette de réception.
Mon rythme augmenta avec cette aide précieuse mais la fatigue (Ah, la fameuse crampe de l'écrivain !) commença à se faire sentir avant l'heure du déjeuner. Je diminuai la longueur de la phrase , puis commençai à raccourcir ma signature jusqu'au moment où l'effet du minimalisme, elle se transforma en paraphe lancé d'un trait. Vers 18 heures 30 , les deux palettes étaient vides. J'avais mal aux épaules, aux poignets, aux doigts...
Bref, j'étais EPUISÉ !
Mais un mois plus tard, quand j'allais me balader à la FNAC et que je passais au rayon Management / Marketing pour vérifier si le livre était en place (!). Je regardais à l'intérieur du livre et voyait ma dédicace écrite au feutre bleu. Sur la couverture, l'éditeur avait placé un auto-collant : à l'intérieur, dédicace personnelle de l'auteur.
OUF !
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