(épisode 54) Le poids de la crise, crise de régime.
L’été est habituellement la saison où l’on s’allège du poids de ses vêtements pour limiter sa tenue vestimentaire au strict minimum : un short, une jupe, un bermuda ou un pantalon de flanelle, un T-shirt, une chemisette voire sur la plage, un maillot, un bikini ou un string.
Las, cette année, le coronavirus est passé par là et les kilos se sont accumulés durant la période du confinement. Désappointés les Français ont vu les bourrelets s’empiler et leur bide enfler en même temps que la dette cumulée de la Sécu grossie par la crise du covid.
Déconfinés, les Français cherchent la parade pour paraître à leur avantage alors que la situation est délicate. Comment perdre en quelques jours ces kilos en trop ?
En effet, toutes les études le démontrent, une majorité de Français a succombé à la tentation du covid par le trop plein.
C’est ainsi les Français auraient pris 2,5 kg en moyenne entre la mi-mars et la fin mai, trouvant dans l’alimentation un dérivatif à leurs angoisses. En cause, le stress généré par la crise, des exercices physiques limités faute de sorties et un repli sur soi.
Ce phénomène de la marmotte lié à une forme d’hibernation prolongée a abouti à une perte de repères classiques avec un diagnostic alarmant : grignotage permanent, boulimie assumée, hypertrophie culinaire, indolence digestive, carence sportive... Une attitude déculpabilisée de faim immonde sur fond de fin du monde.
S’ajoutant à ça, le télétravail pratiqué à grande échelle mais souvent sur un coin de table, a déboussolé nombre de nouveaux pratiquants de ce sport intellectuel en chambre qui n’avaient qu’à tendre le bras pour ouvrir une boîte de biscuits ou se préparer un casse-croûte improvisé tandis que les enfants braillaient dans la cuisine voisine, entre leur console vidéo et les devoirs à faire, piètre consolation avant la désolation.
Pain bagnat n’est pas régime de bagnard, fut-il allégé du boulet des courses, course à l’échalote pour tenir son rang, flan coco pour tire-au-flanc, pain beurre et cornichons, faim à toute heure et corps à l’abandon, biscotte à tartiner de vache-qui-rit, rira bien qui rira le dernier.
Force est de constater également que si la fonction publique dans son ensemble a appliqué un droit de retrait pour le moins massif, la fonction privée, ubérisée, qui, elle, sait ce que veut dire risque privé (d’emploi), a mis les bouchées doubles pour livrer à demeure, pizzas, sushis et autres plats préparés que tout un chacun se faisait apporter sur un plateau. En toute bonne conscience, tout bien pesé et emballé dans un tout-prêt à consommer 24h sur 24. Prétexte à une mal bouffe sans complexe.
Dans ces circonstances, fallait-il avoir deux poids deux mesures pour sentir les effets secondaires de la crise sanitaire ? Il était assez évident que le tour de taille allait s’en ressentir.
Henri-Jean Anglade --->à suivre.
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