La fidélité à un produit, quel qu'il soit, se joue au deuxième achat. C'est pourquoi, j'étais impatient de lire le Netizen N°2, dès l'achat au kiosque.
Alors ? Alors, je me pose encore la question de la cible. Netizen, le journal des citoyens du Net, n'est pas vraiment destiné aux bloggers "professionnels". Il est plutôt destiné à tous ceux que le phénomène Blog interpelle, et d'ailleurs, son sous-titre est clair à ce point de vue : Comprendre et décrypter la révolution blog.
Netizen est donc à mes yeux analogue à un magazine de voyage au pays de la blogosphère. Mais y aura-t-il assez de touristes voyageurs dans ces nouveaux pays de la blogospère ? Y aura-t-il assez d'annonceurs pour acheter des pages de pub ? Dans ce N°2, j'ai compté 7 pages et demi de publicité (sans compter la page d'abonnement) sur 84 pages soit 8.9% de la pagination. C'est confortable au niveau de la lecture (il n'y a que du muscle, pas de graisse) mais notablement trop court, me semble-t-il pour une rentabilité suffisante ; d'autant plus que ces pub -sauf Reporters sans Frontières- s'adressent grosso modo à une cible de bloggers avertis... qui ne sont pas dans la cible. Pourquoi ne trouve-t-on pas de pub de typepad pour les débutants, ou des pubs de fabricants d'ordinateurs, ou des pub pour des produits destinés aux consommateurs "bobos" ?
Cela dit, le contenu du magazine est globalement intéressant et ce mois-ci j'ai particulièrement aimé les trois articles de :
- Marc-Olivier Peyer : Blogging structuré, la quête du sens, Chercher et trouver des blogs, La blogosphère en chiffres
- et Ari Szwebel : Je blogue donc je vis.
Quand le premier numéro est sorti, j'ai écrit ceci :
Les blogs sont un phénomène populaire. Personne ne dira le contraire. Et leur contenu est également populaire. Ce que je veux dire, c’est que la majorité des blogs, pour ne pas dire 99%, ont un contenu sans autre prétention que celui de satisfaire l’ego de son auteur, faire partager, sur tout et rien, des avis comme on échange au café du coin. Il n’y a rien de péjoratif dans ce constat, et mon blog rentre largement dans cette catégorie. Les conversations de café sont publiques, existent depuis la nuit des temps, et pourtant on n’a pas encore fait de magazine sur le sujet…
Simplement, netizen est une revue d’intellectuels pour des intellectuels. Une revue de blogueurs analystes, journalistes, communicants, politiques, etc. pour d’autres analystes, journalistes, communicants, politiques, etc,. L’ego s’adresse à l’ego. Là aussi, c’est un simple constat, il n’y a aucune forme de mépris ou autre dans mon propos. C’est un choix éditorial que je respecte. Je me pose juste la question de savoir s’il est suffisant pour tenir dans le temps. Je vais être dur, mais dès le premier numéro, on sent que cela s’essouffle déjà : on retrouve tous les marronniers du sujet, les mêmes noms, les mêmes références que l’on nous sert dans les média depuis près d’un an.
Pour l’instant, netizen est plus proche d’un spécial qui pourrait être publié par Le Monde, L’express, ou d’un complément trimestriel pour des revues comme Stratégies ou CB News, dont les lectorats sont, à mon avis, plus près de la cible actuelle de netizen. Enfin, dernier obstacle, 4,9 euros le numéro, pour 82 pages… Un peu raide quand même…
Bon courage et bon vent netizen
Rédigé par : imposture | 14/03/2006 à 10:15
Tout ça pour dire qu'il y a de la place pour d'autres magazines sur les blogs…
Cordialement.
Rédigé par : imposture | 14/03/2006 à 10:18
La note d'Imposture est bien pessimiste... mais son analyse est bonne et je crains fort qu'il ait raison.
@ suivre
Henri
Rédigé par : henri kaufman | 15/03/2006 à 22:18