Lors de mes interventions à MDExpo et au Seca la semaine dernière sur le thème de : Web2.0, géniteur de nouvelles relations entre les marques et leurs clients, j’ai abordé la question de la "Fracture Numérique". Coïncidence, ce thème est dans l’air du temps puisque ce jour-là, Matin Plus via le Monde (article de Nathalie Brafman du 3 avril 2007) abordait le même sujet, inspiré par les travaux de Renaissance Numérique, qui livrait fin Mars son Livre Blanc (2010, Internet pour tous). Avec 15 propositions de mesures concrètes pour atteindre cet objectif. Ce livre blanc dont je vous recommande la lecture, est téléchargeable (96 pages LÀ)
Faisons d’abord un brin de sémantique : réduire une fracture, ce n’est pas minimiser un écart, c’est mettre dans l’axe deux parties d’os qui ont été cassées. Là, il s’agit plutôt de combler un fossé technologique qui risque de devenir rapidement un fossé social entre ceux qu’on appelle désormais les info-riches et les info-pauvres. Le fossé est béant et risque d'entraver le développement économique du pays.
Quelques faits et statistiques, pas très encourageants :
La France est en retard, notamment en matière de taux de connexion à internet, contrairement à ce
que nos bonnes performances en matière de haut débit peuvent laisser croire. La fracture s’amplifie entre ceux qui sont équipés d’un micro-ordinateur et ceux qui ne le sont pas. Entre l’internet ADSL des villes et le bas-débit des campagnes ; entre deux générations qui manient inégalement les concepts du Web2.0. 55% seulement des Français possèdent un PC, et seuls 44% ont accès à internet ; ces chiffres sont très en-dessous de la moyenne européenne (51% en moyenne avec un record de 77% au Danemark.
Voilà les 15 propositions de Renaissance Numérique, pour réduire la fracture éponyme (chacune d'entre elles est largement développée dans le livre blanc):
1. Donation directe par les entreprises, à leurs salariés, des PC usagés
2. PC recyclé vendu 99 €
3. Le "PC loué" : un PC neuf à prix réduit proposé par l'employeur
4. Aider la population des étudiants défavorisés
5. Systématiser le "passeport internet", mieux former pour réduire l’appréhension du numérique
6. Renforcer la politique de soutien aux Très Petites Entreprises
7. Rendre légalement possible l’échange d’un RTT par an pour des formations aux NTIC dans le cadre du dispositif du compte épargne-temps
8. Développer les partenariats privé/public pour permettre l’accès internet dans les zones économiquement non rentables
9. Faciliter l’accès à internet des personnes handicapées pour le bénéfice de tous
10. Réaliser une campagne de communication pour sensibiliser les non-utilisateurs
11. Multiplier les initiatives permettant d'utiliser les TIC au service de projets destinés à des populations défavorisées, dans un objectif de développement social
12. Multiplier les bornes d’accès Internet dans les lieux publics
13. Développer des partenariats de recherche privé-public
14. Reconnaître qu’en plus dse savoir lire et écrire, il faut savoir se servir d'un ordinateur et d'internet
15. Prendre l’engagement de préserver en France le nouvel esxpace de liberté que représente Internet et les plateformes de contenu générées par les utilisateurs.
Et vous, dans votre entreprise, chez vous, parmi vos proches..., ressentez-vous cette fracture ?
Je reviens un peu plus tard sur cette note, car je viens d'apprendre (on est en avril 2008) l'arrivée de PC à 300€, ce qui permettra d'équiper en informatique une grande partie de la population française. Je pense que c'est un grand pas vers la réduction de la fracture numérique.
Rédigé par : Nicolas Schriver | 04/04/2008 à 18:12
Nicolas, tu as raison. Et pour tout te dire, j'avais un peu oublié cette note. Merci de l'avoir exhumée (!). Un an après, elle est tj d'actualité, hélas. Celà dit, la fracture est à la fois dans l'accessibilité au matériel (ligne adsl, ordi, , etc...) mais aussi dans la tête. Il y a une barrière virtuelle à franchir pour oser surfer, et elle est encore plus haute pour donner de l'"UGC".
Ravi de t'avoir rencontré à San Francisco
@++
Henri
Rédigé par : henri kaufman | 04/04/2008 à 19:40