Depuis peu, il est un phénomène qui a fait intrusion sur la scène politique et qui a pris de l’ampleur : le wording, que l’on pourrait appeler « éléments de langage ». Lors de la soirée des élections régionales, côté UMP, c’était frappant. De Rama Yade à Xavier Bertrand en passant par Frédéric Lefebvre ou Jean-François Copé, tous n’avaient à la bouche qu’un discours stéréotypé : la gauche a bien gagné les élections mais on a sauvé l’Alsace et nos électeurs se sont quand même mobilisés pour ce deuxième tour et nous avons trois régions alors que nous n’en avions que deux auparavant et le gouvernement a bien entendu mais gardera le cap. Texto dans le texte.
Alors, nous aurait-on envoyé des clones qui récitaient par cœur leur litanie ? Non, ils avaient été au préalable passés à la moulinette de la dialectique Elyséenne via le wording à la mode, ces fameux éléments structurants du langage qui servent à dire au petit peuple qu’on a la défaite modeste et qu’on a raison de persévérer pour le bien public. Morale de l’histoire, le lendemain on nous annonçait un mini remaniement dont tout le monde se fiche : Darcos a payé pour ses copains, Baroin arrive en caution Chiraquienne et Tron en éclaireur Villepiniste (ah j’oubliais l’inconnu de service, Marc-Philippe Daubresse comme ministre de la Jeunesse et des Solidarités). Je traduis donc ce wording qu’on nous assène comme un élément de foutage (de gueule). Ce que les électeurs en 2012 pourraient traduire dans les urnes en élément de virage, avec l’éviction de l’équipe actuelle et le remplacement par un autre élément de carrossage. Mais attention, en matière de wording, les socialistes peuvent aussi être doués. Méfiance donc et vigilance sur le pont ! Élément de réflexion…
Henri-Jean Anglade
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