Quand nous voulons démontrer ou expliquer quelque chose à quelqu’un (un projet, un mécanisme, un comportement….) nous sommes la plupart du temps victime de ce qu’on peut appeler « l’effet miroir ». Et cet effet miroir sévit autant dans le domaine professionnel que dans le domaine personnel.
L’effet miroir agit sur nos perceptions : il nous donne l’illusion que notre interlocuteur a le même mode de pensée que nous, le même rythme d'absorption, qu’il nous suit allègrement dans nos démonstrations, qu’il les comprend au fur et à mesure que les développons, qu’il nous suit dans tous les méandres et digressions de notre raisonnement, etc. C'est loin d'être la cas et après quelques minutes d’échanges, nous nous apercevons que l’attention de notre interlocuteur s’est échappée, qu’il n’a pas tout compris (et même parfois qu’il n’a RIEN compris), et finalement ...il faut tout recommencer. Recommencer, certes, mais d’une autre manière, sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Comment lutter contre cet effet miroir ? Voilà quelques conseils, fruit d’observations nombreuses et de l’expérience :
- Comprenez bien que notre discours doit s’adresser au cerveau rationnel de notre interlocuteur mais aussi à son cerveau émotionnel. En conséquence, panachez les arguments rigoureux et qualitatifs si vous ne connaissez pas suffisamment bien votre interlocuteur ; ainsi, vous aurez plus de chances de touchez ses bonnes zones
- Observez attentivement votre interlocuteur et repérez les moments où son regard s’enfuit, où il
croise les bras, où il se gratte l’arrière du crâne, etc… Il y a là de nombreux indices corporels qui vous indiqueront clairement, si vous savez les lire, qu’il est en train d’aller ailleurs, et en tout cas qu’il a perdu le fil de la conversation. Il y a plusieurs Vidéos du Succès qui décodent les "gestes qui trahissent"
- Construisez votre discours, ou votre rapport ou encore votre powerpoint de la manière la + fluide possible. Les enchainements des idées, des arguments et des slides doivent se suivre sans « trou », avec une montée progressive mais lente vers l’objectif de votre démonstration.
- Emaillez votre démonstration - si elle est un tantinet longue - de surprises, de ruptures humoristiques, de très courtes digressions. Elles ont pour but de réveiller l’attention de votre interlocuteur ; une fois réveillée, vous pouvez continuer votre discours.
- Si vous présentez des slides, veillez à ce qu’ils ne servent pas à être lus mais qu’ils soient un simple support de votre discours, sans doublonner. Veillez également à ce que les images et les textes qui les accompagnements (éventuellement) ne soient pas redondants. Sinon, c’est comme si vous exploitiez l’attention de l’auditoire pour rien. Il faut économiser son attention !
- Evitez les jeux de mots abscons ou un vocabulaire qui a tendance à confondre l’érudition avec la pédanterie.
- En résumé, soyez FLUIDE. Votre discours doit se dérouler sans aspérités, doit couler comme une source (couler de source ?). C'est une condition sine qua non d'être "entendu", c'est à dire compris.
Pour en savoir un peu plus sur cet effet-miroir d'un pooint de vue psy, allez voir ICI
Photo : auto-portrait au miroir
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