Le Trash Management, les Managers de la peur : c'est le titre du prochain livre qui va paraître bientôt aux Editions Kawa, dans une collection que je dirige. Marion Sciarli est l'auteur de ce livre qui s'adresse à la fois aux salariés qui sont les victimes quotidiennes des "Managers de la peur", et à tous les Managers qui, sans s'en rendre compte, sont devenus des "Trash Managers". Chacun y trouvera, dans ce livre original tant par le fond que par la forme, des éléments pour se défendre... ou se corriger selon les cas.
J'ai écrit l'avant-propos de ce livre. Et dans les jours qui viennent, je vous en ferai partager quelques extraits pour vous donner envie de le lire intégralement.
Avant propos :
Sans qu’on y prenne vraiment garde, les entreprises se sont transformées progressivement en véritables machines de guerre : sus à la concurrence ! Traquons les espions ! Rendons captifs nos clients ! Perfectionnons nos armes commerciales ! Défendons nos positions sur le marché ! Attaquons de nouveaux territoires !… Pour mener à bien cette guerre, il est désormais de bon ton d’appeler à la rescousse les spécialistes de la stratégie belliqueuse : Carl von Clausewitz et son « De la guerre », Sun Tzu et son « Art de la guerre », Machiavel et son Prince. Ces auteurs surannés sont certainement ravis de se trouver en bonne compagnie sur une table de chevet aux côtés du Kotler ou de Internet a tout changé.
Contrairement aux Managers, les militaires ont « la chance » d’apprendre leur métier à Coëtquidan, à l’X ou encore à la Légion. Mais pour le métier de manager d’entreprise, il n’y a pas de faculté. Il leur faut apprendre sur le tas car la plupart des « grandes » écoles enseignent surtout le pourquoi mais pas encore le comment. Oh, ce n’est pas grave, la même vacuité existe dans l’apprentissage du métier de parent, avec les séquelles que nous connaissons tous et qui font le miel des psychiatres…
Lors, les petits soldats de l’entreprise se transforment en adjudants du commercial, en brigadier chef du marketing, en 1ère classe des Ressources Humaines, en lieutenant de la stratégie, en maréchal des logis de la finance. Et petit à petit, l’entreprise se métamorphose en un champ clos où s’affrontent des soldats prêts à tout qui ont oublié l’essentiel : l’ennemi n’est pas à l’intérieur … mais à l’extérieur.
Dans ce combat fratricide, chacun veut sauver sa peau, euh son poste. Chaque manager veut paraître le meilleur face au général en chef. Et au lieu de transformer ses soldats en meilleurs fantassins du secteur, il les transforme en souffre douleur, en paravent, en bouclier humain (ça a tendance à être à la mode ces temps-ci…). Chacun utilise donc ses méthodes empiriques pour livrer bataille aux ennemis de l’intérieur, ceux qui sont trop intelligents, trop rapides, trop serviables, trop créatifs et qui risquent de lui faire de l’ombre, voire de briguer son poste. La peur (faire peur, avoir peur) devient l’arme insidieuse, radioactive, du pouvoir.
Marion a braqué un puissant projecteur sur l’entreprise et a mis en lumière ses personnages toxiques et nuisibles. En les décrivant, en analysant leurs stratagèmes et en leur donnant un nom, elle les fait - enfin - exister. Désormais, chaque victime de ces petits chefs - petits par l’ambition mais grands par le pouvoir - pourra dans un premier temps comparer le profil de son « chef » avec Albert le perfectionniste jamais satisfait, avec Gilbert qui a depuis longtemps dépassé son seuil d’incompétence et aussi avec Norbert l’hyperactif impatient. Et chacun comprendra dans un deuxième temps le piège que ces tyranneaux leur tendent quotidiennement et enfin ils pourront en tirer les conséquences qui s’imposent.
Symétriquement, les Managers pourront se regarder dans le miroir que leur tend Marion et, espérons-le, prendre conscience de leur comportement pervers.
Le livre de Marion devrait être lu par tous les membres des Conseils d’Administration et Comités de Direction et aussi faire parti des fournitures obligatoires à mettre dans le trousseau de chaque nouveau manager embauché dans une entreprise.
Comme par enchantement, la rentabilité et l’efficacité des entreprises s’en trouveront revigorées.
Henri Kaufman
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