Un livre à ne pas manquer ! Edité chez Kawa, il sort des presses dans une petite semaine.
Ecrit par Guy Jacquemelle et Xavier Perret, préfacé par Stéphane Richard (Président d'Orange), ce livre très agréable à lire et très documenté fait le parallèle entre l'évolution numérique (et le Big Data en particulier évidemment) et les films de Science Fiction de ces 15 dernières années. Un régal qui donne envie de revoir ces films et nous fait mieux comprendre l'évolution digitale.
Voici le mot du Directeur (de Collection) que j'ai écrit à ce propos :
Nous avons tous vibré, frémi, transpiré, angoissé, rêvé en regardant ces films concoctés à Hollywood et qui s’ap- pellent La nuit des morts-vivants, Terminator, la Mouche, Truman Show, Minority report, Retour vers le futur et bien d’autres encore. Nous nous sommes dit que, décidément, les scénaristes américains avaient une imagination débordante, mais que, heureusement, cette science-fiction effrayante et violente ne deviendrait jamais la réalité.
Quelques années plus tard, les avancées de la technologie - comme on le dit pudiquement - font que ...c’est la réalité qui est en train de dépasser la fiction ! Mine de rien, nous sommes tous entrés volens nolens dans un univers orwellien mis au service, non pas (pour le moment...) d’un dictateur invisible, mais du marketing.
A priori, les intentions des firmes technologiques sont bonnes. Par exemple, Google dont le slogan est « Don’t be evil1 », vient d’annoncer hier 2 qu’il proposait d’équiper en WiFi les cabines téléphoniques de New York, ce qui permettrait de téléphoner gratuitement. Et, en passant, ces cabines serviraient aussi de char- geur de batterie pour les appareils téléphoniques. Bravo, nous applaudissons des deux mains, mais pourquoi donc cet altruisme googleïen ? Probablement pour engranger encore et encore des monceaux de données utiles pour les annonceurs, les publicitaires, les marketeurs, les aménageurs du territoire, etc.
Le déclencheur de cette course aux données est la capacité des ordinateurs à traiter ce qu’on appelle désormais les Big Data, qui est énorme. Faut-il en avoir peur ou au contraire en tirer parti pour améliorer notre quotidien de client, de citoyen ou de professionnel selon le côté où l’on se place ? Qui vivra verra, restons attentifs, et je dirais même plus, vigilants...
En tout cas, je viens de comprendre pourquoi la Mannschaft avait gagné la Coupe du monde de football. C’est grâce à Quaizar Hassonjee qui travaille à Adidas Digital sport (Adidas est l’équipementier de l’équipe allemande). Quaizar vient de révéler le secret au cours d’une conférence qu’il a donnée pendant le Wearable Tech à New York. Quaizar a expliqué alors la méthode d’entrainement des joueurs et la collecte en temps réel d’une tonne de Big Data sur chaque joueur. Ces données permettent d’effectuer un entrainement individualisé, lequel amène chaque joueur, non pas au maximum de sa forme, mais au mieux de sa forme. Des capteurs portés par le joueur dans son maillot, ses chaussures et ses protège-tibias renseignent le coach grâce à leur GPS, leur accéléromètre et d’autres systèmes. Le coach peut alors suivre sur une tablette - pendant l’entrainement et aussi pendant le match - le rythme cardiaque de chaque joueur, sa vitesse, son accélération, son efficacité sur le terrain, en un mot, sa performance. La somme des performances individuelles explique simplement la performance de l’équipe et renforce la justesse de l’aphorisme un peu agaçant « Et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne ».
Avec cet éclairage cinéma, si je puis dire, Xavier Perret et Guy Jacquemelle nous expliquent comment l’Internet change notre comportement d’aujourd’hui et changera celui de demain. Avec minutie, pédagogie et talent, ils nous font découvrir ces start-ups innovantes qui travaillent à nous construire un univers idyllique ou effrayant selon la manière dont nous le consommerons. Ils nous donnent aussi une furieuse envie de revoir ces films-cultes qui n’ont pas pris une ride (c’est bien connu, les robots n’ont pas de rides...)
Google, après avoir lancé sur les routes de Californie, des voitures sans volant ni pédales travaille maintenant à nous rendre immortels. Diable ! Mais nous l’étions déjà un tantinet, avec ces sociétés qui analysent notre présence passée sur Internet et qui, après notre décès, continuent à poster des articles signés de notre nom, que des robots rédacteurs écrivent avec notre style, nos centres d’intérêt, notre vocabulaire comme si nous étions encore présents.
Comme l’a dit notre cher Reiser : on vit une époque formidable !
Bon, j’arrête là ce mot qui n’est pas écrit par un robot, mais par moi, mon empreinte digitale fait foi...
HK
PS : Notons que le service d’immigration à l’aéroport JFK de New York, réputé pour ses files d’attente interminables, a été remplacé par une batterie d’ordinateurs qui reconnaissent les voyageurs avec leur empreinte digitale. Décidément, nous ne sommes pas au bout de nos surprises...
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Ne soyez pas malveillants
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J’écris ce « Mot du Directeur » le 23 juillet 2014, à 3 h du matin, à New York ; en plein jet-lag...
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