Encore un titre qui sera présenté en avant-première au salon e-Marketing les 14, 15 et 16 avril. Ce livre sur l'e-Réputation de Vincent Dutot et Sylvaine Castellano, préfacé par Jean-Paul Chapon, Dr de la Communication digitale et de la réputation à la Société Générale est édités bien sûr par les Editions Kawa.
Voilà le mot du Dr de Collection que j'ai écrit en introduction dans ce livre de base pour tous les Marketers :
La calomnie ! Monsieur, vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés ; croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville, en s'y prenant bien.... D'abord un bruit léger, rasant le sol comme une hirondelle avant l'orage.... telle bouche le recueille, et, piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement ; le mal est fait : il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d’œil; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription (Pierre Augustin Caron de BEAUMARCHAIS, Barbier de Séville. II, 8)
La calomnie qui fait et défait les réputations ne date pas d’hier ! Même si elle a changé de nom, passant de calomnie à rumeur, ragots puis désormais à bad buzz, elle est toujours là, à salir les réputations des marques ou des individus, alimentée par la jalousie, le désir de nuire impunément sous le couvert de l’anonymat, l’esprit canular à l’affût d’un si non è vero è ben trovato, la distorsion de l’homme qu’a vu l’ours qu’a vu l’ours et qui n’a pas vérifié sa source. Sauf que désormais la rumeur bad-buzz ne se propage non pas en chansons comme dans l’opéra de Rossini, mais en un clin d’œil sur les réseaux sociaux, et dans le monde entier. Cet effet temps réel associé à l’effet ubiquité est le fruit naturel des outils numériques : la calomnie est devenue une arme redoutable qui tache les réputations les plus solidement établies, au niveau des personnes et au niveau des marques. Surtout quand la riposte de la cible est lente, molle, teintée de déni ou tout simplement de mauvaise
foi.
Parmi les nombreux artistes qui l’ont illustrée, je voudrais citer évidemment Beaumarchais mis en
musique par Rossini, et l’inoubliable illustrateur américain Norman Rockwell qui a magnifiquement réïfié la rumeur dans sa célèbre planche du bouche à oreille qui – l’aviez vous remarqué ? – se termine en boomerang par un retour à l’envoyeur !
Le livre de Vincent Dutot et Sylvaine Castellano dresse le bilan de cette saleté qui prospère et pullule sur Internet en construisant des réputations délétères qui s’installent en un rien de temps et les marques mettent des mois, voire des années, pour effacer ces taches sur leur blason. Parfois, elles n’y arrivent même pas car les attaques sont googleïsées ad viatam aeternam. Non seulement Vincent et Sylvaine la décrivent sous tous ses aspects, mais en plus ils nous décrivent les meilleurs outils pour la repérer à la source (et le plus tôt possible), la suivre dans ses méandres, l’étouffer dans l’œuf, mesurer son impact, corriger ses dégâts…
Ce livre doit impérativement faire partie de la bibliothèque de base de tout manager et l’encourage à se préparer, tel le sapeur pompier, à éteindre l’incendie allumé par un bad buzz prospérant sur Internet et aussi sur les medias traditionnels. Il l’encourage aussi à travailler sa bonne réputation, que ce soit la sienne propre (le personal branding) ou celle de son entreprise. Tout en repérant les signaux faibles qui peuvent être l’étincelle qui demain mettra le feu aux poudres…
Pendant la lecture de ce livre, je vous engage à écouter ou ré-écouter le Barbier de Séville, par Ruggero Raimondi :
https://youtu.be/s0WbgTOUQlY
Henri Kaufman hipipip@gmail.com
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