L'effet Snowden nous a montré combien les données (et leur préservation) pouvait être délicate. Il y a là un véritable problème sociétal ; c'est le thème du livre de Yannick Chatelain, qui avec son style inimitable "humour + documentation + engagement", nous analyse les risques, les systèmes de protection, les débordements de la Loi Sécurité, etc. Tout cela dans un livre qui vient d'être édité par les Editions Kawa.
Voilà le Mot du Directeur Editorial que j'ai écrit pour l'occasion :
Yannick est le champion du lancer de pavés dans la mare. Son livre précédent Vos mails m’em… mêlent[1] avait déjà fait quelques éclaboussures en désacralisant celui qui est devenu volens nolens notre outil permanent de communication. Et ce nouveau livre va encore plus loin en abordant le problème de la confidentialité des données. Et Yannick, tel le nouvel Hamlet du numérique, pose la vraie question : To Bi(g) data or to Bi(g) cata.
Les Big Data sont comme la langue d’Esope[2], la meilleure et la pire des choses. Vues comme un nouveau Graal par les Marketers, ses téraoctets (Mille milliards d’octets, c.a.d.
1 000 000 000 000 octets) peuvent devenir la pire des choses au détriment de nous tous qui fournissons les données sans nous en apercevoir, sans rémunération, sans aucun contrôle. Yannick entre dans le vif du sujet sans prendre de gants, avec le style incisif qu’on lui connaît, et il nous fait découvrir l’arrière boutique où l’on décrypte des secrets (et même des secrets d’état), où l’on construit des campagnes de pub déferlantes, où l’on piste les citoyens.
George Orwell n’est pas si loin quand il révèle une menace identique, même si 66 années se sont écoulées depuis son célèbre 1984 (paru en 1949) et son non moins célèbre Big Brother. Face aux excès possible causés, disons-le, plutôt par les espions et les terroristes que par les marketers, les gouvernements légifèrent pour nous protéger sans avoir toujours parfaitement compris l’esprit qui règne sur Internet, et apparemment sans le support dans leurs rangs de conseillers spécialisés comme les data scientists.
Comme l’écrit Yannick : Dans un contexte de haute défiance des usagers, à force d’intrusion, de récupération de données plus ou moins transparente, à force de diabolisation du Net à des fins de contrôle, à force de censure, mais aussi à force de publicité de plus en plus agressive et ciblée sur le Net.... Bref, à force d’insatiabilité de la data utilisateurs, il se pourrait, in fine, que les gouvernances comme les marketeurs (…) aient déclenché, bien malgré eux, de par le monde un incendie inextinguible..
Un exemple de cet incendie est le pullulement des Ad Blokers, ces logiciels qui permettent de bloquer – comme leur nom l’indique – les publicités ; ils sont destinés aux internautes qui refusent que leur écran soit assailli de publicités indésirables, …tout en profitant d’un accès gratuit à Internet. Au fur et à mesure des pages de ce livre, nous découvrons avec effarement les coulisses du théâtre Internet. Parmi les acteurs qui jouent dans la coulisse, nous croisons ainsi Edward Snowden, informaticien américain qui travaillait à la CIA et à la NSA (National Security Agency) qui a révélé les détails de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques. Il a rendu publiques des informations top-secrètes, en particulier des enregistrements d’appels téléphoniques ou d’écoute sur Internet de programmes de surveillance. Son objectif : dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui.
L’effet Snowden comme l’appelle Yannick « ce sont tous les faits qui, par delà l’affaire Snwoden, tendent à modifier les comportements des usagers d’Internet... à commencer par leur dissimulation, et l’altération de leurs données utilisateurs. L’affaire Snowden pouvant être, pour sa part, considérée comme un élément moteur ».
Pour éviter une BIG CATA, tous les internautes devraient lire ce livre pour mieux comprendre simplement comment fonctionne la partie immergée de l’iceberg Internet. Dans cette perspective, les Ed. Kawa envisage un tirage de plusieurs millions d’exemplaires J.
Bonne lecture !
Henri Kaufman
Directeur éditorial (qui rêve d’imprimer quelques millions d’exemplaires pour éviter que les internautes acceptent l’avènement de la BIG CATA)
[1] Vos Mails m’em…mêlent paru aux Ed. Kawa
[2] Le maître d'Ésope lui demande d'aller acheter, pour un banquet, la meilleure des nourritures et rien d'autre. Ésope ne ramène que des langues! Entrée, plat, dessert, que des langues! Les invités au début se régalent puis sont vite dégoûtés. "Pourquoi n'as tu acheté que ça?"." Mais la langue est la meilleure des choses. C'est le lien de la vie civile, la clef des sciences, avec elle on instruit, on persuade, on règne dans les assemblées..." "Eh bien achète moi pour demain la pire des choses, je veux diversifier et les mêmes invités seront là." Ésope achète encore des langues, disant que c'est la pire des choses, la mère de tout les débats, la nourrice des procès, la source des guerres, de la calomnie et du mensonge.
Source : http://www.lesclesdumidi-retraite-active.com/forum/viewtopic,t,5273.html
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