Pour ceux qui ont perdu le sens de l'élégance, Hervé Luthringer vient d'écrire - aux Editions Kawa - un livre qui remet les pendules à l'heure ! Voilà l'édito que j'ai écrit à ce propos :
Et si vous ajoutiez un peu plus d’élégance dans votre vie personnelle ou professionnelle dans votre vie pour plus d'excellence ? Je sais, le mot est suranné, mais ça ne coûte vraiment rien de « faire preuve de distinction morale ou intellectuelle et de manager sa vie avec délicatesse…»[1]. Elégance, un mot très élégant que la plupart d’entre nous n’utilisons plus, tout simplement parce que nous avons oublié de le pratiquer dans notre vie personnelle, et encore plus dans notre vie professionnelle.
L’élégance, c’est la qualité de quelqu'un, dont le comportement fait preuve de distinction morale ou intellectuelle, de quelqu’un qui négocie avec délicatesse.
Le meilleur exemple d’élégance est illustré par la célèbre phrase prononcée lors de la bataille de Fontenoy le 11 Mai 1745, une phrase qui est entrée dans l’Histoire. Sous les yeux de Louis XV, cette bataille mit face à face un bataillon français commandé par le comte d’Anterroches, et l’armée de coalition constituée des Provinces-Unies, Grande-Bretagne, Hanovre et Autriche, commandée par l’officier anglais Charles Hay. Celui-ci engagea les hostilités par une invitation élégante :
- Messieurs des Gardes françaises, tirez les premiers ! …
- Messieurs les Anglais, nous ne tirons jamais les premiers !
Conclusion : Malgré des grosses pertes initiales en hommes, les Français remportèrent la bataille. Ce ne fut pas le cas du vicomte Pierre Cambronne, commandant le dernier carré de la vieille garde à Waterloo. Sommé de se rendre par le général anglais Colleville, il répondit d’abord avec élégance :
- la Garde meurt mais ne se rend pas !
Puis, paraît-il sur un registre d’inélégance :
- Merde !
Alors pourquoi remettre l’élégance au goût du jour ? Hervé Luthringer répond très vite à cette question :
l’élégance est un moyen presqu’oublié, bien qu’incontournable pour atteindre l’excellence : « Et bien justement, c’est pour toutes ces raisons que l’élégance peut être très précisément, et non seulement, une des voies les plus puissantes d’atteindre l’excellence dans son domaine, mais également une manière de le faire en sortant du lot. Sortir du lot. » L’élégance se présente comme une somme d’éléments relatifs à une posture personnelle touchant à la fois à l’apparence évidement comme l’aspect, le maintien, le soin apporté à soi, mais également à des traits de caractère et de personnalité comme les bonnes manières, la politesse, la culture, l’humour fin, le raffinement, et une certaine éthique morale.
Sur le ton de l’humour, Hervé commence son livre avec le récit d’une journée émaillée de multiples inélégances. En effet, la non-élégance se manifeste malheureusement sur de nombreux plans : littéraire, civique, intellectuel, comportemental, moral, professionnel, en apparence vestimentaire, en gastronomie, en posture, en vulgarité, dans les relations quotidiennes, dans les promesses non tenues, etc. Ces inélégances rencontrées tout au long d’une journée nous « pourrissent » la vie alors qu’avec un peu d’attention et de gentillesse nous aurions pu transformer une journée désagréable en une journée de bienveillance, de gentillesse et surtout, de meilleure efficacité.
Hervé aborde aussi une apparition qui s’est faite rare : l’élégance dans le domaine politique ; un domaine où fleurit le plus souvent le mensonge, l’absence d’amour propre, les coups bas, les retournements de veste, la goujaterie[2]… Dans les entreprises, Hervé détecte aussi une espèce de nuisible : ce sont les imposteurs qui à force de manigances ont atterri à des postes de direction pour lesquels ils n’ont pas les qualités requises.
Bref, vous l’avez compris, ce livre se lit avec grand plaisir, comme un projecteur de conseils qui nous font découvrir des situations où il suffirait d’un zeste d’empathie, d’un peu de respect, d’un poil de bienveillance pour atteindre l’excellence au quotidien.
Merci Hervé ! Tu vas transformer nos vies…
Henri Kaufman
P.S. Une heure après avoir écrit ce texte, je prends le métro ligne 14 pour aller à la Gare de Lyon. Je suis passablement chargé. E arrivant à la station, les portes s'ouvrent et une femme se précipite dans la rame avant que je sois descendu. Elle me bouscule, et par réflexe, je riposte en la bousculant. Conclusion : l'inélégance entraine ...l'inélégance !
[1] Définition du Larousse
[2] Une attitude aussi pratiquée que l’inélégance !
Le camembert qui tue : la fin du PowerPoint ? dixit Le Monde
Le camembert qui tue Par Nicolas Santolaria
L'expression proviendrait d'un manifeste diffusé en 2007 sur Slide-Share par le consultant Alexei Kapterev et intitulé " Death by PowerPoint (and how to fight it) ". Cette mort, qui est bien entendu symbolique, peut néanmoins avoir des répercussions dommageables sur la suite de votre carrière. Anéanti par le défilement hypnotique de vos slides surchargées, agressé par la récurrence de vos camemberts aux couleurs criardes, votre auditoire subit alors un processus de zombification massive, comme s'il venait d'être mordu par un figurant de la série The Walking Dead. L'auditoire oubliera alors totalement ce que vous étiez en train de dire – dommage, il s'agissait d'un discours censé être galvanisant sur la nécessité d'installer une salle de sieste dans les locaux – et ne retiendra qu'une chose : -votre incapacité congénitale à transmettre un message clair et inspirant.
Plutôt que de susciter l'empathie, le naufragé de la " prez " (pour présentation) tentera alors d'objectiver son propos en abusant des bullet points, ces petits points
qui permettent de lister les idées. La démultiplication de ces puces donnera à l'auditoire le sentiment irritant non pas de voir se dessiner sur l'écran l'ossature d'une réflexion stratégique de portée quasi scientifique, mais plutôt de participer à un interminable test d'ophtalmologie. Dans son ouvrage Slide : Ologie, Nancy Duarte (Diateino, 2017) souligne d'ailleurs qu'un document comptant plus de 75 mots devrait être imprimé et non diffusé à l'écran, car il entre en compétition avec les propos de l'intervenant.
Mort subite aussi car, terrassés d'ennui, vos collègues cataleptiques laisseront soudain s'abattre sur votre -allocution, en même temps que leurs lourdes paupières, l'implacable couperet de la mort par PowerPoint.
15/01/2018 dans Actualité, Billet d'humeur, Commentaires, Conseils, Coupure de Presse, La Boîte à Outils | Lien permanent | Commentaires (0)
Balises: camembert qui tue, ennui, fin du power point, Journal Le Monde, nicolas santolaria
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